Ces derniers jours, nous avons connu de fortes chaleurs… Quelles sont les mesures à prendre afin de préserver vos travailleurs d’éventuels désagréments causés par cette hausse excessive et inhabituelle des températures ?
La législation bien-être au travail prévoit essentiellement des mesures de prévention.
Vous devez au préalable réaliser une analyse de risques des ambiances thermiques présentes sur le lieu de travail en tenant compte de :
- la température de l’air ;
- l’humidité relative de l’air ;
- la vitesse de l’air ;
- le rayonnement thermique dû au soleil ou aux conditions technologiques ;
- la charge physique de travail ;
- les méthodes de travail et les équipements de travail utilisés ;
- les caractéristiques des vêtements de travail et des équipements de protection individuelle ;
- la combinaison de l’ensemble de ces facteurs.
A partir de cette analyse, l’employeur prévoit, à l’avance, les mesures techniques et organisationnelles à mettre en place lorsqu’il fait trop chaud au travail, comme :
- l’installation d’une ventilation artificielle, … ;
- la diminution de la charge de travail physique en instaurant des méthodes alternatives ;
- l’adaptation des horaires de travail ou de l’organisation du travail ;
- la fourniture de vêtements de travail et autres équipements de protection (casquettes, …) et/ou la limitation de la durée et de l’intensité de l’exposition pour les travailleurs exposés à un rayonnement solaire direct ;
- la distribution de boissons rafraîchissantes ; …
Ces mesures sont soumises à l’avis des conseillers en prévention compétents et jointes au plan global de prévention.
Attention, l’exposition à la chaleur ne sera pas mesurée au moyen d’un thermomètre ordinaire mais à l’aide d’un « thermomètre globe humide » qui tient compte de la température de l’air, l’humidité relative de l’air, la vitesse de l’air et du rayonnement thermique. Cet instrument fournit un indice WBGT (wet-bulb globe temperature). La charge de travail physique est également prise en considération dans la mesure.
Les travailleurs bénéficient des dispositions de protection prévues dès que les valeurs d’action d’exposition ci-dessous sont dépassées :
- 29 WBGT pour un travail léger ou très léger,
- 26 WBGT pour un travail moyen,
- 22 WBGT pour un travail lourd,
- 18 WBGT pour un travail très lourd.
Lorsque les températures maximales sont dépassées, et indépendamment des mesures figurant dans le plan global de prévention, la législation prévoit, par ailleurs, une série de mesures que vous êtes tenus d’appliquer. Il s’agit de :
- prévoir des équipements de protection (vélums, couvre-chefs, …) pour les travailleurs exposés à un rayonnement solaire direct ;
- offrir des boissons rafraîchissantes appropriées gratuitement ;
- installer dans les locaux de travail un dispositif de ventilation artificielle dans les 48 heures.
Si les désagréments persistent, l’employeur doit accorder des périodes de repos.
Vous pouvez également décider d’instaurer du chômage temporaire.
Dans le cas où les grandes chaleurs persistantes entraînent des concentrations plus élevées d’ozone, des mesures préventives peuvent être prises également.
En effet, les symptômes possibles imputables à un pic d’ozone tels l’essoufflement ou la respiration anormale, les irritations oculaires, les irritations de la gorge et les maux de tête peuvent surgir. L’exposition à l’ozone d’origine climatique doit donc être considérée comme un risque du travail contre lequel il convient de prendre des mesures préventives.
Parce que la concentration d’ozone à l’intérieur est beaucoup plus basse qu’à l’extérieur, ces mesures doivent principalement être axées sur les travailleurs qui travaillent en plein air. Il convient se pencher également sur les groupes à risque particulièrement sensibles (‘responders’, travailleurs ayant des problèmes respiratoires, travailleurs ayant des problèmes cardio-vasculaires, les travailleuses enceintes et les travailleurs âgés). Des mesures organisationnelles constituent la meilleure protection, par exemple :
- exécuter le travail physiquement lourd uniquement le matin, quand les concentrations en ozone sont les plus basses ;
- éviter les heures supplémentaires ;
- exécuter un travail plus léger de sorte que le volume de respiration et la dose d’ozone inhalée diminuent ;
- travailler à l’intérieur ou à l’ombre plutôt qu’à l’extérieur ;
- prévoir des périodes de repos à l’intérieur ;
- éviter les charges supplémentaires d’autres agents irritants ;
- cloisonner les lieux de travail en plein air à l’aide d’un vélum ;…
Vous pourrez retrouver ces informations et obtenir des renseignements complémentaires sur le site du SPF Emploi : http://www.emploi.belgique.be/defaultTab.aspx?id=4702.
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